LE MAITRE (2/3)

« Chaque enfant est unique, onze gosses c’est onze niveaux différents, certains ont des turbos, d’autres roulent à 5 à l’heure ». Il faudra donc laisser filer les premiers et serrer de près les autres et peu importe les programmes.

Dans la classe d’Antoine les programmes trop étriqués sont souvent enfoncés, lui ne s’arrête pas, il continue. C’est possible quand on a les mêmes enfants pendant cinq ans, ce qui compte c’est le rythme de chacun. Il arrive parfois que certains au collège aient les connaissances d’un élève de 5ème. Comment comprendre ses collègues qui disent « j’ai fini le programme » l’important c’est avant tout de savoir lire et écrire et puis « comment peut-on finir un programme, c’est absurde ».

Toute sa pédagogie est fondée là-dessus et ça marche.

Pour preuve « mes enfants explosent au collège, 9 sur 10 en sixième ont les félicitations au conseil de classe » dit il modestement « on les trouve cependant trop agités » rajoute-t-il.

Mais quand on est libre, il faut aussi être responsable. Une devise qu’il s’applique à lui-même et aux enfants qui entrent dans sa classe.

« Mon but c’est de faire des enfants des citoyens responsables. Plus ils savent des choses moins on les prendra pour des imbéciles mais …il y a du boulot !».

Ainsi on ne s’étonnera pas d’entendre dans la classe d’Antoine Salido l’humaniste, les mots homosexuel, euthanasie, surpopulation, pauvreté dans le monde, guerre en Irak, Sida … Tout ce qui suscite la réflexion est bon à prendre, l’actualité ne doit pas rester à l’extérieur de l’école. Tête bien pleine mais tête bien faite avant tout.
« Il faut que les enfants puissent discuter des choses et ne pas tout gober ».

De façon un peu sectaire il découpe le nom des marques qui sponsorisent des documents pédagogiques scolaires « l’école ne doit pas servir pour faire de la publicité, il y en a bien assez dehors ».


 

 

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